En tant que musicien débutant, je me garderai bien de donner des conseils pour apprivoiser une basse.
Vous trouverez tout ce qu’il faut pour ça en cherchant sur Internet. C’est d’ailleurs exactement le chemin que j’ai emprunté : regarder des tutos et essayer de les reproduire. A notre époque, nous avons cette chance d’avoir accès à une incroyable mine d’informations, et ce gratuitement. Commencer l’apprentissage d’un instrument en autodidacte, avant Internet, je n’ose imaginer...
Par contre, je vais volontiers vous expliquer ici avec quels outils j’enregistre les lignes de basse directement à la place de celles d’origine (et non par-dessus). En effet, on voit majoritairement des vidéos de reprises avec le morceau original diffusé en arrière-plan. Et bien sûr, le son du musicien est très en avant. Résultat, la plupart du temps on entend une bouillie sonore...
En ce qui me concerne, je voulais vraiment mixer mon instrument avec un morceau, histoire de mieux m’en imprégner. En cela, je trouve qu’on progresse plus vite. C’est un peu comme jouer avec des musiciens virtuels en studio. Et le résultat est autrement plus qualitatif en passant par un logiciel multipiste.
Rien de tout cela n’est compliqué.
Cependant, il vous faut un peu de matériel et 2 logiciels gratuits (il y en a des payants bien sûr).
Les prérequis matériels :
- Un PC fixe (un portable un peu musclé fait aussi l’affaire) ou un Mac (et son lot de restrictions logicielles...) ;
- Une interface audio (familièrement appelée « carte son externe ») reliée non pas à votre instrument mais à votre ampli (de préférence via câble XLR). C’est important car vous conservez les réglages de votre ampli (volume/graves/medium/aigus/effets si vous avez) + les éventuels réglages de pédale(s) d’effets. Bien sûr, cette carte son externe est reliée à votre ordinateur et est installée comme n’importe quel périphérique. Dès lors, le son de l’ordinateur passe uniquement par elle et la qualité est bien supérieure à ce que votre carte mère peut offrir. Il existe évidemment des cartes son internes. Mais le rapport qualité/prix est en faveur d’un équipement externe. Autre avantage, vous pouvez la transporter et donc la brancher à tour de rôle sur plusieurs ordinateurs. Il existe de nombreuses références d’interfaces audio, adaptées à un instrument + un micro (cas minimal) ou à plusieurs instruments et micros. Tout dépend de vos besoins et bien entendu de votre budget. Dans la catégorie excellent rapport qualité/prix, la marque M-Audio est très bien placée ;
- Optionnellement, équipez-vous d’une paire d’enceintes de monitoring. Vous pouvez bien sûr brancher un casque si vous préférez. Personnellement le cordon du casque, aussi long soit-il, me gêne quand je joue. Pour le confort, et une totale liberté, les enceintes me vont mieux. Celles-ci restituent le son multipiste d’origine, cependant que l’ampli joue uniquement votre instrument. Comme vous vous enregistrez sur une piste spécifique à l’instrument, vous pouvez ensuite écouter l’ensemble de la session sur les enceintes.
Les logiciels :
- Un séparateur de pistes audio est forcément indispensable pour travailler en multipiste. Il y a quelques années, il n’existait aucun outil capable d’automatiser cette tâche. Puis est apparu SpleeterGUI, un logiciel libre phénoménal mais uniquement disponible pour Windows. Le principe ? Vous ouvrez votre fichier audio d’origine dans ce logiciel, vous choisissez vos options, et il vous extrait séparément chaque piste de basse, batterie, voix et « autres » (guitares, claviers, cuivres...). Là est sa limite : si vous êtes guitariste ou claviériste, il vous faudra utiliser un logiciel payant (voir plus bas*) ;
- Un logiciel multipiste où vous pourrez importer séparément chaque piste d’instrument et ajouter la vôtre (ce qui est la finalité). Le plus connu des logiciels gratuits de ce type est Audacity. Professionnellement, étant utilisateur de la suite Adobe CC, je lui préfère Adobe Audition. Mais les fonctionnalités qui nous intéressent ici sont équivalentes.
Vous pouvez jouer sur le volume sonore de chaque piste afin de favoriser votre instrument. C’est ce que je fais. Une fois l’enregistrement avec votre instrument terminé, vous pouvez exporter la session en un fichier audio.
*Lalal.ai est un logiciel payant, biberonné à l’IA, disponible depuis quelques mois. Il faut lui reconnaître une puissance de traitement et une finesse de restitution largement supérieures à ce que SpleeterGUI peut produire. Le principe est d’acheter des crédits convertis en minutes. Celles-ci sont décomptées à chaque utilisation. C’est relativement abordable au final, surtout si vous voulez extraire des pistes de guitare, de claviers... Bref, tout ce que SpleeterGUI ne sait pas faire.
Attention cependant : ce logiciel ne sépare qu’une piste à la fois, contrairement à SpleeterGUI. Cela signifie que si vous souhaitez isoler chaque piste d’instrument, il faudra vous y reprendre en plusieurs fois en repartant du fichier original complet et choisir quel instrument séparer. Donc, comme vous le comprenez, vous dépensez des minutes à chaque étape...
A noter que vous pouvez utiliser Lalal.ai en local, via une application légère à installer, ou en ligne.
Il existe d’autres solutions concurrentes, de plus en plus avec l’IA. A vous de chercher et de tester. Je vous livre ici ma propre expérience.
A présent, à vous de jouer !